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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 16:41

Il y a quelques années,

un stage,

un moment,

 

Giovanni tu as un prénom d’ange

Un jour tu m’as offert une plume

que tu avais ramassé

De ton geste assuré, de ta main attentionné

Tu as montré à mon cœur

Que l’on pouvait t’aimer

 

Giovanni je ne pensais pas

Que ton handicap me toucherait

Mes premières heures ici j’étais terrorisé

 

Et puis tu es arrivé et m’a offert une plume

Une plume que tu avais ramassé

Et que tu as voulu partager

Derrière ton mutisme

J’ai vu un geste qui parle

Tu n’avais rien besoin de dire

Tu avais juste envie d’offrir

 

Giovanni tu as ouvert mon cœur à la barrière du handicap

De ton regard inquiet, lorsque tu m’as vu m’en aller

J’ai senti en mon cœur que cela me touchait

 

Pas grand-chose de plus à dire

Que comprends tu quand je te parles ?

Le flot de mes paroles s’échoue sur ton mutisme

Que l’on appelle emprunt de traits d’autisme

 

Tu me renvoies à mon incompétence

A mon propre handicap

Celui d’être face à toi

Sans pouvoir faire que tu me parles

 

Giovanni pourtant je ne souhaite pas te changer

Je t’aime tel que tu es

Ce sont tes yeux qui parlent

Tu as des choses à dire

Faut il encore pouvoir les lire

 

Et quand ta plume improbable

a heurté mon cœur déconcerté

Il n’y avait rien à dire, rien a lire, rien a écrire

juste à ressentir

 

 

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 02:07

18h45 mon dernier entretien de la journée vient de s'achever. Je descends fumer avant de me mettre au compte rendu. Avec tout ce qui s'est dit, je sais que ça va être long. En plus, je ne suis pas du genre synthètique. J'ai la flemme, ma journée a été longue et parasitée par des soucis personnels. Je suis à l'ouest, j'ai du mal à me concentrer.   

 

A l'accueil, alors que je marche pour sortir, mon regard se stoppe. Une petite fille, une petite poupée noire d'environ 3/4 ans, me fixe.  Ses billes rondes sont grandes ouvertes. Elle joue. La porte d'où ma collègue mène l'entretien est entrouverte. Souvent, lorsque les parents sont reçus avec leurs enfants, ceux-ci entrent, sortent des salles à leur guise. Un espace de jeux est prévu pour ça.  Pas évident pour un jeune enfant de rester une heure voir plus dans une salle d'entretien. Pas évident non plus les discours de grands et notamment ceux qu'ils peuvent entendre au service.  Son regard ne me lâchait pas. C'était une magnifique petite poupée qui m'apparût tout à coup bien seule au milieu de l'accueil. c'était vide, il n'y avait plus personne. En sortant je lui lançait un sourire et lui glissait un bonsoir auquel elle répondit. 

 

Franchement, Après la journée que je viens de passer (entre mes propres préoccupations, Madame Comcombre qui n'avait pas vraiment compris ce que je lui racontais sur son fils, Annabella et ses parents qui ne s'étaient pas pointé et qui m'avaient planté à un rendez-vous plus qu'important pour elle à l'extérieur), l'attention qu'elle me portait me faisait du bien.  

 

En revenant, la petite poupée qui était retournée dans la salle, ressortit. Elle me regardait toujours et ferma la porte derrière elle. En m'avançant la rencontrer, elle me montre qu'elle est en train de nourir avec de la dînette une peluche chelou en forme de poupée. Je lui fais part de mes commentaires : "oh mais oui, son ventre gargouille, tu as raison elle a faim". elle se mit à sourire et lui donna une deuxième bouchée. Cette petite sortie de nulle part me touchait. Que se disait-il entre ma collègue et ses parents dans cette salle d'entretien? En tous les cas, nos deux solitudes se croisaient. c'est probablement ce qui nous a amené à partager. je lui souris et la félicitais de prendre soin de sa poupée. Je ne me suis pas attardée. cette petite je ne la connaissais pas et je n'étais pas en charge de l'exercice de la mesure éducative qui la concernait. Et puis, on m'aurait probablement pris pour une dingue de rester là jouer avec elle sans raisons aucune.    

Elle me regarda partir et m'éloigner tout le long du couloir, je lui fis un signe d'aurevoir de la main, elle me fit le même.   

 

Ce soir là, sans que rien ne puisse le prévoir, une mome de 4 ans à peine venait de me réchauffer le coeur.

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